Sulki et Sulku ont des conversations intelligentes

À peine sortis de la pièce Musée haut, musée bas de Jean-Michel Ribes, Sulki et Sulku ont ressenti le besoin irrépressible de continuer à débattre, faire la fête à la liberté de penser, clins d’oeil d’absurdité, dans tous les sens et par tous les temps, bulles de champagne dans la morosité.

Musée haut, musée bas, cette fameuse pièce de 2004, adaptée en film par la suite, fustigeait en sketchs le public des musées toutes catégories confondues. Directement issues de ce musée, deux oeuvres d’art vivantes, Sulki et Sulku, intarissables, continuent leurs discussions. Leur auteur, Jean-Michel Ribes, n’est pas parvenu à les en empêcher. Le dialogue entre ces deux dandys tendres et insolents est particulièrement libre, fantaisiste, cocasse et surréaliste. Ils tiennent de ceux de Bouvard et Pécuchet, inventés par Flaubert cuisinés à la sauce absurde de Ionesco et Topor, conjuguant ironie, loufoquerie et cynisme à merveille. Le musée reste le cadre privilégié d’où ils regardent le monde et s’en moquent. « Qui sont-ils ? Vous ? Moi ? Quelqu’un d’autre ? Des inconnus ? Louis XIV et Saint Augustin ? Ma grand-mère et son gynécologue ? Ou encore les petits-neveux de Joséphine Baker adoptés par le majordome de Freud ? Je n’en sais toujours rien, pourtant j’ai l’impression de les connaître comme des frères » avoue Jean- Michel Ribes.