SI JE MEURS

Raimund Hoghe rend hommage à l'immense chorégraphe des années 80 Dominique Bagouet. Le grand rituel de Si je meurs laissez le balcon ouvert fait vivre étrangement ce que pourrait produire aujourd'hui son art, passant outre sa disparition. Dominique Bagouet fut un très grand chorégraphe de la Nouvelle danse française des années 80, prématurément disparu. On le qualifiait de " baroque contemporain ". On retrouve de son extraordinaire finesse de gestes, dans Si je meurs laissez le balcon ouvert. Ce spectacle n'est pourtant pas la reprise d'une pièce de Dominique Bagouet. Il est l'hommage que lui rend Raimund Hoghe, chorégraphe majeur des années 2000 (et ex-dramaturge de Pina Bausch). Sa pièce a la portée, la scansion, d'un grand rituel. Elle orchestre l'espace, essore la mémoire. Ses huit interprètes n'ont quasiment pas connu l'époque de Bagouet. Mais avec profondeur, gravité, une sensibilité inouïe, ces jeunes danseurs paraissent inventer ce que pourrait être son art, comme ouvrant toujours parmi nous, très au-delà de sa disparition. Dégageant des perspectives vertigineuses, Si je meurs laissez le balcon ouvert fait prendre la mesure de toute une éclatante génération d'artistes, en son temps ravagée sous les assauts du sida.