T900
23H00
lundi 11 févr. 13
23:00
DIPTYQUE CHRISTIAN RIZZO SAKINAN GOZE COP BATAR "C'est l'oeil que tu protèges qui sera perforé" Comme ces peintres qui passent allègrement des grands formats aux miniatures, Christian Rizzo aime revenir à l'intimité du solo entre deux créations de groupe. Ces variations d'échelle lui permettent de régénérer le regard qu'il porte sur son propre travail et esquisser de nouveaux horizons chorégraphiques. Tout a commencé par le désir de ne pas monter lui-même sur scène pour laisser la place à Kerem Gelebek, danseur formé au CNDC d'Angers qui a participé à plusieurs de ses spectacles. " Je reconnais en lui quelqu'un que j'ai pu être il y a quelques années, explique Christian Rizzo : sa façon de bouger et d'occuper l'espace, sa silhouette, son maintien, ses postures ". Le résultat prend ainsi des airs d'autoportrait par procuration. Kerem Gelebek rejoue des actions que Christian Rizzo a pu accomplir lui-même dans de précédents solos, notamment l'agencement minutieux d'objets sur le sol. Le danseur agit en vertu d'une sorte d'instinct mimétique où transparaît également son histoire personnelle ‚Äì lui qui a quitté son pays, la Turquie, pour venir danser en France. C'est dans cet entre-deux biographique que se situe l'enjeu du spectacle. Le sentiment d'exil dont il est question n'est pas tant géographique ou politique qu'existentiel. il s'agit d'une sorte d'exil à soi-même emprunt de mélancolie. Adepte des titres en forme d'énigmes, Christian Rizzo a conservé dans sa version originale la formule que lui a proposée Kerem Gelebek. Cette expression turque signifie approximativement : " c'est l'oeil que tu protèges qui sera perforé ". Autrement dit, c'est quand on se tient trop sur ses gardes que le pire finit par se produire. " Cette injonction, précise Christian Rizzo, a une valeur quasi-programmatique, elle s'adresse au public : observez ce qui se passe, lâchez prise et tout se passera bien. "
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