DANSE
MER PLASTIQUE

Tidiani N’Diaye

25 Mai. 2023 — 20:00

Durée : 1H

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Dans Mer plastique, une procession d’étranges créatures entièrement couvertes d’ordures semble vouloir nous prévenir : si nous continuons à ingérer des microparticules de plastique, nous finirons par devenir plastique nous- mêmes. Chorégraphe à cheval entre Angers et Bamako, Tidiani N’Diaye nous alerte sur le sort des Maliens qui subissent l’invasion de cette matière dans leur pays.

« Pour les jeunes Maliens que nous étions, jouer au milieu des ordures n’avait rien de triste. Les décharges formaient de belles montagnes colorées pleines de pièges qu’il fallait éviter. » Le plastique est tellement ancré dans le paysage de Bamako, ville d’origine de Tidiani N’Diaye, qu’il lui est impossible de le dissocier de ses souvenirs. Décharges à ciel ouvert, montagnes de détritus, rivières de plastique : les paysages qu’il a en tête lorsqu’il pense au Mali sont aussi ceux-là. Pour Mer plastique, le chorégraphe joue avec cette vision chamarrée de son enfance, et jonche la scène de sculptures et d’installations en détritus, plus douces que terrifiantes. Dans cette pièce, initialement pensée comme une partition déa­mbulatoire­ dans­ l’espace­ urbain,­ cinq­ danseur·e·use·s ­paradent­ dans­ des­ costumes-de-canettes et des costumes-poubelles dessinés par Silvia Romanelli. Cette métamorphose de l’humain en matière plastique met l’accent sur le sort des populations africaines vivant proches des déchèteries sauvages, et condamnées à respirer les vapeurs toxiques des déchets brûlés. Par son travail artistique, comme les actions menées avec son association Copier Coller, Tidiani N’Diaye lance l’alerte et s’impose comme un bâtisseur de ponts, bien solides cette fois, entre Angers et Bamako.                                    


Photo © Nora Houguenade