LOCUS FOCUS

Tanaka Min, artiste japonais hors catégorie, maître butô, depuis quelques années acteur de cinéma, est invité par le CNDC à travailler avec les étudiants de l'École supérieure et à présenter son travail. Retour en France de Tanaka Min depuis sa révélation au Festival d'automne à Paris en 1978. Ses origines et ses familles artistiques sont multiples : collaborateur du fondateur du butô Tatsumi Hijikata, fils spirituel de la chorégraphe américaine emblématique de la danse post-moderne Anna Halprin, et surtout artiste dont le travail est fondé sur les forces telluriques, la puissance de la terre, terre qu'il cultive au sens propre dans la ferme où il vit dans le centre du Japon. Il ne descend de sa montagne que pour participer à de très régulières tournées internationales qui désormais le conduisent plus souvent à Prague, Amsterdam, New York et Moscou qu'à Paris. Il monte des opéras, travaille avec des artistes comme Richard Serra, Jessye Norman, Karel Appel, Cecil Taylor, Susan Sontag, Derek Bailey. Trois fois il remettra Le Sacre du Printemps sur l'établi. Notamment lors d'une édition du festival estival de Hakushû qu'il crée en 1988 et qu'il n'a cessé de développer par la suite. Il y invite plasticiens, philosophes, cinéastes, romanciers, anthropologues, acteurs de nô, artisans de métiers rares... autant que des chorégraphes comme Simone Forti ou les danseurs de Kutiyattam avec lesquels il travaille dans le sud de l'Inde ; les fêtes antiques du Japon profond y trouvent aussi leur place. En 2006, il s'éloigne des salles de spectacles, pour se consacrer désormais au locus-focus, fidèle à son axiome de toujours, selon lequel on ne danse pas " dans " le lieu, car on " danse le lieu " (ba-odori), de l'hôpital psychiatrique à la décharge publique. Il ne présente ainsi que très rarement son travail sur scène et ce sera un véritable événement que ces trois représentations angevines exceptionnelles.