« Voilà ce que je me suis dit, et voilà ce que je me suis répondu ». À gauche, MOI, le narrateur-philosophe, un sage moraliste qui incarne la réflexion. À droite, LUI… un bouffon de génie, un jeune excentrique bourré de contradictions, amoral et provocateur, qui s’avère être le neveu du grand compositeur Rameau… Mon tout est bien sûr Denis Diderot, qui dialogue avec lui-même, sous les traits d’Hervé Guilloteau. On peut lui faire confiance, on sera plus proche de l’esprit Hara Kiri que de la dissertation de philo. « Mettre en scène Le neveu de Rameau, confirme le metteur en scène, revient pour moi à couper un homme en deux dans le sens de sa hauteur. Ce savant je t’aime moi non plus doit produire un théâtre organique, touchant et libérateur. » Et comment ne pas rire lorsque le neveu conte ses mésaventures et gémit sur les infortunes de la vertu, quand il vante le vice, l’égoïsme, et célèbre l’imposture, la main sur le coeur ?
Peu de textes ont conservé une telle modernité. Pour participer à cette aventure pétillante, Hervé Guilloteau a choisi des fidèles du Grosse Théâtre. Et « rira bien qui rira le dernier. » En musique, bien sûr…