L'amour et les forêts

D’APRÈS LE ROMAN D’ERIC REINHARDT ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE LAURENT BAZIN Lyrique, porté par un indéfectible désir de beauté, L’amour et les forêts d’Eric Reinhardt, adapté et mis en scène par Laurent Bazin, est un voyage sensible au coeur du paysage accidenté d’une âme humaine.

Dans L’amour et les forêts, Eric Reinhardt, l'auteur de Cendrillon, magnifie l'existence d'une lectrice prisonnière d'un enfer conjugal et fait de la jeune femme une reine de tragédie. Bénédicte Ombredanne est professeure de lettres à Metz. Elle écrit à l'auteur, en 2008, pour le remercier de lui avoir redonné goût à l'existence, grâce à son dernier livre, Cendrillon. Alors qu’il est lui-même en difficulté dans la rédaction de son nouveau roman, l’auteur engage à Paris une conversation avec elle et reçoit des confidences sur certaines pages difficiles de sa vie… Elle vit depuis plusieurs années un quotidien douloureux avec ses deux enfants et son mari, cadre commercial, fourbe et complexé. Il exerce sur elle une pression constante et lui inflige des vexations qui asphyxient graduellement son existence. Un jour en rentrant chez elle, elle le retrouve prostré après avoir entendu à la radio une émission sur le harcèlement conjugal où il a reconnu son strict portrait. S’engage alors chez elle une révolution soudaine : elle décide d’aller chercher dans les bras d’un autre homme la lumière qui fait défaut à son existence. Les conséquences de cette aventure seront d’une violence inouïe, réveillant la monstruosité jalouse de son mari et la poussant au bord du gouffre. Bénédicte Ombredanne ne trouvera la paix que dans la clinique psychiatrique où l'a conduite sa tentative de suicide... Lauréat en 2013 du Prix du Festival Impatience organisé par le CentQuatre à Paris, le théâtre du Rond-Point et Télérama, pour le spectacle Bad Little Bubble B., Laurent Bazin à réuni pour cette première adaptation au théâtre du roman d’Eric Reinhardt, une équipe d’exception. Avec comme élément principal de scénographie un grand mur semi-cylindrique sans ouverture, dessinant un espace concave sur la scène, L’amour et les forêts se déploie, sous forme de tableaux ayant chacun son propre langage afin de traduire les différentes manières dont le monde apparaît au sein même du livre. Pour Laurent Bazin qui signe également l’adaptation, « ce roman est moins l’histoire d’une personne que celle d’une révolution dans la capacité à sentir, une révolution dans la manière d’être affecté. Le premier baiser de Bénédicte à son amant, par exemple, n’est pas l’acte décisif d’une infidélité. Il est une effraction dans d’anciennes manières du corps. La peinture qui m’intéresse dans le livre est moins celle des faits que celle d’un trajet sensoriel. Les faits sont presque anecdotiques au regard de la peinture des bouleversements qu’ils charrient. Ce qui est captivant c’est moins la chronologie que le devenir d’une âme / corps qui se déploie, explose, se rétracte. Le récit d’un agir qui est toujours d’abord celui d’un pâtir. »