La nuit tombe quand elle veut

Les chorégraphes Latifa Laâbissi et Marcelo Evelin s’allient avec le musicien Thomas Monteiro et la scénographe Nadia Lauro pour nous emmener dans les replis temporels d’une veillée. Mêlant leurs deux corps de danseur·euse·s à la présence fantomatique du thérémine — instrument de musique électronique de 1920 — iels déroulent le fil d’une expérience immersive et collective où, dans l’obscurité, se dessinent des mondes habités par des êtres en constante métamorphose.

Il existe un espace hors du temps : ni tout à fait la nuit, ni tout à fait le jour, ni tout à fait là-bas, ni tout à fait ici. C’est dans cette semi-pénombre qu’ont décidé de nous embarquer, pour leur première collaboration, la Française Latifa Laâbissi et le Brésilien Marcelo Evelin. S’intéressant au phénomène des veillées et à leur dimension magique, iels créent une traversée nocturne : moment suspendu entre le rituel, le festin et le rêve, habité par toutes sortes d’esprits. « Des corps qui voient, encaissent, stockent, sédimentent, compilent, cannibalisent, archivent, enfouissent » précisent les chorégraphes. Dans l’interstice qu’iels ont bâti, les frontières s’abattent et tout s’entremêle. Les figures fantasmatiques surgissent tandis que les danseur·euse·s chantent ou se taisent, se métamorphosant au gré des images et des sentiments qui les traversent. De quoi voyager entre les mondes, intérieurs ou invisibles, là où La nuit tombe quand elle veut.