T900
1H30
Durée 45’
jeudi 05 févr. 15
19:30
Homme-oiseau, Benjamin Lamarche tente un envol, chute, se cogne, essaie encore...
Comment aborder l’espace face à l’homme seul ? Comment danser cette solitude ? De ces interrogations est né ce solo en 1996. Il a depuis été présenté plus de 130 fois à travers le monde. « Icare raconte l’être dansé, l’être emprisonné dans sa pesanteur terrestre et sa condition impérieuse, l’homme dans son animalité qu’il chérit et rejette, l’homme oiseau – évidemment on y pense – l’homme rapace, l’homme sirène, l’homme clown, l’homme acrobate, face au risque, face au vide, face à l’habit, à son histoire et finalement confronté à la sagesse. » Benjamin Lamarche « Le solo est un chemin pour deviner ou essayer de chorégraphier l’homme seul, donc face à lui-même. Ce lieu où il arrive forcément aux questions fondamentales. Icare s’inscrit dans le travail comme un tournant gestuel, l’écriture chorégraphique se détachant nettement de certaines de mes pièces de groupe. J’ai vécu ce solo comme une respiration. J’ai senti un souffle, peut-être le souffle d’un homme volant, dansant. » Claude Brumachon PROGRAMME DE SALLE Note d’intention Icare — une Indépendance. Indépendant parce que seul, indépendant parce qu’immortel malgré la chute et l’illusion, indépendant dans sa simplicité et sa force, celle du mythe, celle du danseur, celle de la chorégraphie. Icare raconte l’être danse, l’être emprisonné dans sa pesanteur terrestre et sa condition impérieuse, l’homme dans son animalité qu’il chérit et rejette, l’homme oiseau — évidemment on y pense — l’homme rapace, l’homme sirène, l’homme clown, l’homme acrobate, face au risque, face au vide, face à l’habit, à son histoire et finalement confronté à la sagesse. Si le spectacle laisse une sensation de plénitude c’est qu’il y a dans Icare une liberté inconnue sur terre. La recherche absolue de la liberté. La liberté de l’âme pourrait-on dire. Le danseur comme trait d’union entre le ciel et la terre. Élévation par l’esprit, pesanteur par le corps parce que nous sommes accroché au sol, irrémédiablement. Multitude d’émotions que la peau transpire. Au-delà du mythe archaïque la danse tente de sortir du quotidien, petit, pour entrer dans l’abyssal de nos aspirations. Claude Brumachon et Benjamin Lamarche Claude Brumachon est né en 1959, à Rouen. Après avoir suivi les cours aux Beaux-Arts où le dessin l’emmène sur le chemin des corps, il découvre la danse à dix-sept ans avec les Ballets de La Cité dirigés par Catherine Atlani, il y restera deux ans. Benjamin Lamarche est né à Bures-sur-Yvette en 1961. À dix-sept ans, il prend – est-ce le fait du hasard ou de la destinée ? – son premier cours de danse contemporaine avec Claire Rousier. En 1981, Claude Brumachon et Benjamin Lamarche se rencontrent à Paris, ils commencent aussitôt une recherche commune et originale. Ensemble, ils partent à l’exploration de ce monde nouveau qui s’ouvre par le corps dansant. Benjamin Lamarche participe à d’autre création avec d’autres chorégraphes, sans cesser le travail avec leur compagnie. De 1982 à 1984, il travaille avec Karine Saporta, ils tournent aux États-Unis, Escale et Hypnotic Circus, où il rencontre de nombreux chorégraphes français. En 1984-85 il participe à la création et aux tournées de Tranche de Cake de Philippe Découflé, et de Romance en Stuc de Daniel Larrieu. Puis en 1988, avec Janine Charrat il retrouve sur scène Vladimir Dérevianko pour remonter un ballet de 1953, Adam Miroir. Claude Brumachon entre 1980 et 1983 quant à lui travaille avec Chirstine Gérard (La Pierre Fugitive), Karine Saporta et Brigitte Farges. N’appartenant à aucune école particulière et n’en refusant aucune, Claude et Benjamin scellent leur entente avec un premier duo : Niverolles Duo du col en 1982. Avec leur premier groupe, la compagnie les Rixes en 1984, ils inventent une écriture chorégraphique stylisée véhémente et passionnelle ; un geste acéré, vif, une tendresse tourmentée. Ils s’entourent de danseurs, d’un compositeur, d’une maquilleuse, d’un costumier. Fonder une troupe, la mener vers la création. En quatre ans, le chorégraphe crée dix pièces dont deux majeures (1988) : Texane (primée au concours de Bagnolet) et Le Piédestal des vierges qui imposent leur style à une gestuelle reconnaissable. Elle enchaîne rapidement des séquences de mouvements tranchés, acérés, découpant le corps et l’espace. La réputation du chorégraphe s’installe. En 1989 émerge Folie, de nouveau un très grand succès. Succès qui sera renouvelé 7 ans plus tard, en 1996, avec Icare, solo (présenté au 50ème festival d’Avignon) écrit pour Benjamin Lamarche. Parfois tâtonnant, parfois fonçant, Claude Brumachon et Benjamin Lamarche imaginent et inventent de nouveaux mondes. Jamais il n’y a entre eux le moindre doute, les doutes sont dans la danse, dans le comment faire, dans l’incessant questionnement du pourquoi ce corps mouvant qui obsède l’esprit. L’enseignement de leur danse se fait avec l’apprentissage, les cours sont là autant pour transmettre ce tout nouveau savoir, que pour l’affiner. Des moments pour unir le groupe sous une gestuelle commune. Comprendre passe aussi par faire comprendre. Expression du désir – passionnel – et de la sensualité débordante parfois au point qu’on a pu la qualifier de violente, leurs pièces sont des récits de l’indicible, des miroirs de mondes intérieurs déchaînés, poussés jusqu’au bout de leur loi. Claude Brumachon et Benjamin Lamarche se font chercheurs de mouvements poétiques et énergiques. Ils créent une danse tour à tour énergique et tourmentée, lyrique et passionnée, élevée et romantique puis terrestre et lourde de sens. Des errances de Molière, ils font avec Histoire d’Argan le visionnaire (2007) un spectacle lumineux et facétieux en hommage à l’artiste. De la société de consommation, ils font un Festin (2004) charnel et sensuel où la proximité éclate au visage du spectateur. Avec Phobos (2007), ils s’aventurent dans les peurs irrationnelles, universelles ou futiles. En 2012, ils créent Ashbury St, chorégraphie pour treize danseurs, inspirée du mouvement hippie et qui rend compte de l’état de corps dans lequel l’être est face aux injustices. La même année, ils continuent leur travail de création, La Traversée, avec un groupe d’adolescents en situation de handicap du collège de La Durantière de Nantes. Un travail soutenu depuis 2009 par l’APAJH 44 (Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés de Loire-Atlantique). En septembre 2012, ils créent au festival « Le Temps d’Aimer la Danse » de Biarritz, d’Indicibles Violences, pièce volcanique et tribale mettant en scène huit danseurs dans l’instant, états de corps Nature. Le second volet de la pièce, La Fulgurance du Vivant sera créer en 2014 pour le même festival. Claude et Benjamin créent à partir du corps pour le corps avec le corps. Leurs danses sont autant d’histoires de groupes qui se partagent l’espace de vie, que de solitude face au monde. Une recherche autour d’un geste irrationnel qu’ils appellent le geste juste, nécessaire et non gratuit. Un geste chargé d’une histoire indicible qui devient l’instant-même et dans un constat, parfois amer, offre une vision de l’homme dans sa complexité. Pionniers, chercheurs, guides, ambassadeurs, Claude Brumachon et Benjamin Lamarche sont animés par une volonté et un désir d’être — avec les danseurs — passeurs d’une danse, pour éveiller la curiosité de tous et susciter un questionnement à l’égard de l’art vivant. Ensemble, ils développent de nombreuses collaborations avec des compagnies de par le monde, comme au Nigeria (pour Les Larmes des Dieux), au Chili avec la compagnie Compañía Movimiento (pour Los Ruegos), à Prague (pour Le Témoin), à Buenos Aires (pour La Consecuencia) et au Chili (pour Destellos Volcanicos). En juin 2014, ils créent au musée Zadkine à Paris, Les Exilés, fusion du corps vivant et de la matière où les 8 danseurs invitent le public à tourner autour des oeuvres, à les détailler, à en extraire la poésie. Claude Brumachon a signé plus de quatre-vingt-dix chorégraphies originales avec ses propres danseurs, des danseurs d’autres ballets français ou étrangers, des écoles et également avec des enfants. Il est directeur du Centre Choregraphique National de Nantes depuis 1992 et Benjamin Lamarche co-directeur depuis 1996.
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