Le Quai CDN

CHAPITRES DE LA CHUTE

Saga des Lehman Brothers

INFORMATIONS PRATIQUES

T900

2H30

Durée 3H40 entractes compris  Feuilleton théâtral en trois épisodes et un entracte : Trois frères (1844 – 1867) 1H05, Pères et fils (1880 – 1929) 1H05 (entracte de 20 min ), L’immortel (1929 – 2008) 1H10

mardi 27 janv. 15

18:30

PRÉSENTATION

DISTRIBUTION / PRODUCTION

De Stefano Massini   Mise en scène Arnaud Meunier La Saga des Lehman Brothers?: une success story familiale qui déboucha sur un désastre financier à Wall Street en 2008. Un polar économique en trois épisodes d’un auteur dramatique italien, couronné de prix. Instructif, rapide et superbement joué.

Trois frères bavarois débarquent en 1844 outre-Atlantique, ils viennent en Alabama vendre du «?schmatès?», tissu en yiddish. Au travers des mutations de leurs petites entreprises familiales, Chapitres de la chute traverse le temps, de la Grande Dépression de 1929 à l’émergence de l’ère cynique des traders. Stefano Massini, né en 1975, raconte une épopée américaine en trois volets, naissance, prospérité et anéantissement ; Chapitres de la chute s’impose comme l’autopsie épique d’une catastrophe capitaliste. Arnaud Meunier, directeur du Centre dramatique national de Saint-Étienne, met en scène avec vitalité et humour ce conte démesuré d’une durée de 220 minutes, en dirigeant six comédiens inventifs et inépuisables. Un théâtre qui active l’esprit critique en révélant les rouages sociaux et économiques. Caustique, passionnant.   La presse « La pièce n’est pas politique. Elle se focalise sur l’histoire des Lehman et donne à réfléchir au système économique mis en place. Pour la mettre en scène, Arnaud Meunier trouve une fluidité et un rythme haletant. » Sylviane Bernard-Gresh, Télérama. PROGRAMME DE SALLE Partant des trois frères juifs bavarois débarquant dans l’Alabama pour vendre du schmatès jusqu’à la création d’un empire, la banque d’investissement multinationale « Lehman Brothers », quatrième banque des États-Unis au moment de sa faillite en 2008, la pièce est un feuilleton en trois parties. Elle va se développer sur plusieurs générations à la manière des Buddenbrook de Thomas Mann pour mettre en scène près de deux siècles de capitalisme américain. C’est un conte moderne écrit par un obsessionnel du détail. Comme dans un bon polar, il manie l’art du suspense et s’amuse du rôle de l’inattendu et du coup du hasard qui fait basculer le destin. Avec un plaisir certain, nous croisons sans cesse la petite (intime et familiale) et la grande Histoire. L’auteur italien Stefano Massini couronné de succès et de prix raconte une épopée américaine depuis l’intimité des Lehman. En 2008, le groupe Lehman Brothers s’effondre, il entraîne dans sa chute les bourses mondiales, et devient l’emblème d’une crise sans précédent. Chapitres de la chute s’impose comme l’autopsie d’une catastrophe capitaliste. Ces trois volets composent un formidable polar, et mettent l’humain et ses failles au centre d’un système qui paraît aujourd’hui déshumanisé. Chapitres de la chute : quelle est la chute qui donne son titre à la pièce ? La fin d’un monde ? Comme pour Titanic, le spectateur viendra voir cette pièce en connaissant la fin : la chute de cette banque d’affaires que peu de gens connaissaient, en France, et qui a pourtant déclenché cette fameuse crise des subprimes aux Etats-Unis, entraînant une grave crise économique et financière mondiale telle que l’on n’en avait plus connu depuis 1929. Pas de suspens donc mais une forte gourmandise alimentée par cette saga qui nous fait découvrir et comprendre comment cet empire a été construit patiemment par une famille juive d’origine bavaroise ; comment son histoire a coïncidé avec le développement du capitalisme américain ; comment il en a été acteur et comment il s’est effondré. C’est aussi la fascination exercée par une success story qui peu à peu laisse apparaître des limites et des doutes. Tout empire a une fin, une chute. De manière très fine, Massini travaille toujours au bord du gouffre de son histoire entre équilibre et déséquilibre. La thématique de la chute constitue alors le motif récurrent de la pièce, son leitmotiv. Comment et en quoi le projet s’est-il imposé à vous ? Quelle rencontre avez-vous faite avec l’auteur ? Peu de texte m’ont immédiatement happé comme l’a fait Chapitres de la chute. On est saisi comme dans un bon polar. Le rythme de la narration, la précision des faits et des anecdotes, l’ironie amusée que provoque la découverte des hasards qui permettent de faire fortune : tout cela est fascinant. Quand j’ai découvert cette pièce, seul le premier volume était écrit, tout en annonçant une trilogie ! J’ai rencontré alors Stefano Massini et lui ai commandé l’écriture des deux autres parties, convaincu que cette fresque devait se représenter en une soirée. Stefano Massini fait partie de la nouvelle génération d’auteurs italiens qui comprend aussi Fausto Paravidino. Ce sont des post-pasoliniens. Ils cherchent un théâtre en prise avec le réel, le monde d’aujourd’hui, tout en lui conservant une forme très poétique. C’est une fresque colossale… Le théâtre est-il à même de faire voir et entendre des aventures aussi complexes, grandes et aussi proches du réel ? Quel autre art que le Théâtre peut aussi bien embrasser un tel projet ? Raconter deux siècles de capitalisme américain à travers l’histoire d’une famille d’émigrés juifs allemands ? « Je veux être un poète de la réalité » disait justement Pier Paolo Pasolini et c’est en cela que cette trilogie est formidable : elle rend humaine et accessible ce qui nous est constamment présenté comme complexe et réservé aux experts économiques. C’est un théâtre fondé sur le plaisir de l’oralité, de la parole, du conteur. Le spectateur n’a qu’à se laisser porter. Comment organisez vous le rapport au spectateur dans ce projet si singulier, qui exige une attention et une présence toutes particulières ? Nous allons chercher un théâtre de l’étonnement à la fois très archaïque puisque fondé sur l’art de l’acteur/narrateur et aussi très ludique en ravivant constamment son écoute, notamment par une scénographie inventive. Massini s’intéresse plus à 1929 qu’à 2008 en émettant l’hypothèse qu’il y a plus de trouble à sentir les fortes similitudes entre ce que nous vivons actuellement et la grande dépression qu’à décortiquer la faillite de la banque comme la télévision et le cinéma l’ont fait. Attendez-vous du spectateur qu’il soit engagé ? ou qu’il s’engage ? Le théâtre doit ébranler les certitudes, pas asséner des vérités toute faites. Chapitres de la chute ne dénonce pas le capitalisme, il le raconte, le rend sensible, concret, humain. En ce sens, oui, le spectacle peut faire oeuvre d’émancipation. Ce que le spectateur en retiendra est son affaire toute personnelle. Il me semble que le but du théâtre n’est plus de conscientiser les masses mais plutôt d’interroger l’individu, notamment dans son rapport au collectif. L’aider à comprendre que l’action de chacun a une incidence certaine sur nos organisations collectives. Arnaud Meunier. propos recueillis par Pierre Notte Arnaud Meunier, Metteur en scène En janvier 2011, Arnaud Meunier a pris la direction de La Comédie de Saint-Étienne, Centre dramatique national et de son École supérieure d’Art dramatique. Il y développe un nouveau projet où la création et la transmission sont intimement liées. Le dialogue des esthétiques et des générations, le renouvellement des écritures scéniques, la découverte de nouveaux auteurs, la présence au quotidien des artistes, l’ouverture et le partage du Théâtre aux populations les plus larges et les plus variées sont les axes forts du projet qu’il met en oeuvre. Diplômé de Sciences Politiques, il commence une formation de comédien, puis fonde en 1997 la Compagnie de la Mauvaise Graine. Très vite repérée par la presse et les professionnels lors du festival d’Avignon 1998, sa compagnie est accueillie en résidence au Forum du Blanc-Mesnil en Seine-Saint-Denis et soutenue par le Théâtre Gérard Philipe (sous la direction de Stanislas Nordey). La compagnie y développe son travail de création sur des auteurs contemporains. Elle sera par la suite en résidence à la Maison de la Culture d’Amiens, puis associée à la Comédie de Reims et au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines. Fidèle à son attachement aux auteurs vivants, Arnaud Meunier poursuit un compagnonnage avec l’oeuvre des auteurs qu’il affectionne, montant plusieurs pièces de Pier Paolo Pasolini, Michel Vinaver, Oriza Hirata et Eddy Pallaro. Parallèlement, il travaille également pour l’Opéra en tant que metteur en scène ou dramaturge. Stefano Massini, auteur Stefano Massini est né en 1975 à Florence, en Italie, où il vit et travaille comme auteur indépendant et metteur en scène. Il a reçu à l’unanimité du jury, le prix italien le plus important de dramaturgie contemporaine, le Premio Pier Vittorio Tondelli dans le cadre du Premio Riccione 2005. En outre, il a reçu de nombreux autres prix pour jeunes dramaturges. Ses pièces ont été interprétées par certains comédiens italiens parmi les plus connus. En 2005, il commence à écrire la première partie du Trittico delle Gabbie (Triptyque des Cages), un projet qu’il achève quatre ans plus tard. En 2007, il crée la pièce Donna non rieducabile sur Anna Politkovskaïa (Femme non-rééducable), adaptée à l'écran en 2009 et mise en scène par Arnaud Meunier en 2014. Stefano Massini a aussi traduit en italien des pièces de William Shakespeare et a adapté pour le théâtre des romans et des récits. Le jury du Premio Pier Vittorio Tondelli – dont la présidence était assurée par Franco Quadri – a loué son écriture : « claire, tendue, rare, caractérisée par une haute efficacité d’expression, qui est à même de rendre aussi visuellement les tourments des personnages en immédiate férocité dramatique ». Il a en outre été l’assistant du metteur en scène Luca Ronconi au Piccolo Teatro de Milan.

INFORMATIONS PRATIQUES

T900

2H30

Durée 3H40 entractes compris  Feuilleton théâtral en trois épisodes et un entracte : Trois frères (1844 – 1867) 1H05, Pères et fils (1880 – 1929) 1H05 (entracte de 20 min ), L’immortel (1929 – 2008) 1H10

mardi 27 janv. 15

18:30