Le Quai CDN

LE CAPITAL

Karl Marx | Sylvain Creuzevault

INFORMATIONS PRATIQUES

T900

23H00

lundi 17 mars 14

23:00

PRÉSENTATION

DISTRIBUTION / PRODUCTION

Après Le père tralalère et Notre terreur, deux spectacles d'exception, le Nouveau Théâtre d'Angers coproduit et accueille la première en France des nouveaux travaux de Sylvain Creuzevault et de ses camarades. Après la Révolution française, ils partent sur les traces des secrètes structures du mode de production capitaliste qui orchestrent les chants harmonieux et disharmoniques de notre vie sociale, avec pour passeur le très shakespearien Karl Marx et son opéra de critique et d'intelligence, Le Capital. Sera-ce Enfer, sera-ce Paradis ? Ils nous ont assuré, ce sera une Difficile Comédie.¬† Dans une époque où, d'après eux, nous faisons insensiblement nôtre l'idée selon laquelle moins nous penserions plus nous serions heureux, il nous ont promis un spectacle irritant. Creuzevault a prévenu : " Il ne s'agira pas de rêves, ni d'utopie ; et de théâtre politique, c'est comme de rapport sexuel, il n'y en aura plus ! Ce sera de la comédie, pure, dure ". Nouvelle répétition où l'écriture est construite au fur et à mesure des jours, La Difficile Comédie prend son temps. Julien dit : " Moins d'accumulation de spectacles, plus de métier à tisser ". Vous les rencontrerez, ils ont leur franc-parler, et de la bonne humeur, et leurs femmes sont très belles. Qui n'a pas rêvé du Capital ? Qui n'en a pas cauchemardé ? Texte douloureusement élaboré et inachevé, fruit d'un travail extraordinaire, édité en 1867, chant inaugural des consciences prolétaires et des combats socialistes révolutionnaires - manuel de méthode critique échevelé pour les uns, pour d'autres bon pour les poubelles de l'histoire ; en vérité très inconnu de la plupart des jeunes générations. Ici, Le Capital est un noud à défaire pour défiler la société de travail. Détours de l'imagination, écriture difficile, mises en situations des catégories théoriques, transformation de la critique en théâtre, exigence de la passion, mais aussi exercice de l'humour noir, ils nous ont confié qu'ils feront le spectacle le plus drôle du monde, et ceci avec les monstruosités inconcevables dont est capable le vampire mondial dans sa force historique. Ils écrivent, parlent, dessinent, lisent, jouent, cherchent analogies, dressent tableaux, tracent routines, et chôment évidemment. L'une des comédiennes, Noémie, dit : " Les Traités d'économie politique sont la plupart du temps accoudés au zinc des vieux bistrots. C'est là seulement que s'enchevêtrent matière poétique et poétique de la matière ". Ils nous ont laissé une petite note à votre attention que nous reproduisons ici intacte : Seulement un petit mot pour éviter d'éventuels malentendus. Nous ne peindrons pas en rose, loin s'en faut, le personnage du capitaliste et du propriétaire foncier, ni celui de l'archaïque ouvrier, ni Jacques Bonhomme le paysan, ni les pétro-subjectivités urbaines, ni les métaphysiciens de réseaux, ni les endettés du monde entier. Mais ces personnes n'interviennent dans La Difficile Comédie que comme personnification de catégories économiques, comme les grimaces des structures internes qui finissent par ôter toute possibilité d'apercevoir les visages dessous, au point de se demander si jamais ils eurent d'autres traits. Moins que toute autre encore notre perspective, qui consiste non pas à aimer les hommes mais ce qui les dévore, ne saurait rendre un individu singulier responsable de rapports et de conditions dont il demeure socialement le produit, quand bien même il parviendrait à s'élever, subjectivement, au-dessus de ceux-ci. Le Capital sera joué plus d'une centaine de dates sur d'importantes scènes publiques de France. De sa création mondiale au NTA en mars 2014, au printemps 2015, le spectacle ira à la rencontre des spectateurs à Valence, Toulouse, Tarbes, Marseille, Lorient, Montpellier, Grenoble, Annecy, Alès, Perpignan, Béziers, Mulhouse, en passant par un long séjour à Paris, à La Colline avec le Festival d'Automne, et des détours à Lisbonne au Portugal et à Barcelone en Espagne. Date fatidique, c'est le 18 mars 2014, jour anniversaire de l'insurrection de la Commune de Paris, que Le Capital sera offert en partage au public angevin. " À première vue, une marchandise semble une chose tout ordinaire qui se comprend d'elle-même. On constate en l'analysant que c'est une chose extrêmement embrouillée, pleine de subtilités métaphysiques et de lubies théologiques. Tant qu'elle est valeur d'usage, elle ne comporte rien de mystérieux, soit que je la considère du point de vue des propriétés par où elle satisfait des besoins humains, ou du point de vue du travail humain qui la produit et lui confère ainsi ces propriétés. Il tombe sous le sens que l'homme modifie par son activité les formes des matières naturelles d'une façon qui lui est utile. La forme du bois, par exemple, est modifiée quand on en fait une table. La table n'est reste pas moins du bois, choses sensible ordinaire. Mais dès qu'elle entre en scène comme marchandise, elle se transforme en une chose sensible suprasensible. Elle ne tient plus seulement debout en ayant les pieds sur terre, mais elle se met sur la tête, face à toutes les autres marchandises, et sort de sa petite tête de bois toute une série de chimères qui nous surprennent plus encore que si, sans rien demander à personne, elle se mettait soudain à danser. " Karl Marx in Le Capital, Livre I, chapitre 1, PUF, 1993, trad. Jean-Pierre Lefebvre

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