Des vingt-sept dialogues écrits par Cesare Pavese à la fin des années 1950, Silvia Costa en a choisi six pour la scène : Le mystère, La mère, La bête, L’homme-loup, Le déluge et Les Dieux. Pavese imagine des rencontres dialoguées entre des personnages de la mythologie romaine qui s’entretiennent sur des sujets philosophiques. Les six dialogues choisis abordent la question des origines, de la naissance du langage, de la faute, de notre animalité ou encore du déluge. L’œuvre de Pavese reflète le propre dialogue de l’auteur avec lui-même, sa propre division intérieure. En tissant une trame personnelle, un unique dialogue, Silvia Costa offre ici ses propres visions protéiformes de ces fables aux imaginaires inouïs, active cette machine mythologique et prolonge ainsi leur dynamique interprétative. Images symboliques, images-récits de sa poésie personnelle. Une narration construite par association, accumulation et multiplication pour un véritable musée imaginaire. Le spectacle anime les récits tel « un volcan qu’il faut réveiller pour qu’il éructe une fois encore sa lave vivante sur la croûte glacée de la réalité », révélant le monde non pour ce qu’il devient sous nos yeux de contemporains, mais pour ce qui, par en dessous, demeure éternellement vif. Une expérience poétique évocatrice de la puissance de la création, de l’infinie possibilité de tout réinventer.