Comment croire pleinement à la notion de famille ? Pourquoi concevoir une famille ? Pour perpétuer quoi ? Des réveillons de Noël ? Des otites ? De l’amour ? Ce spectre large d’émotions, ce tiraillement intérieur, qu’offre cette nouvelle recherche intime et spectaculaire aux Chiens de Navarre est le point de départ idéal pour tenter de comprendre ce que représente cette société privée, étrange et violente à la fois. Ces chiens-là sont une bande d’acteurs, tous à l’origine de l’écriture et mis en scène par Jean-Christophe Meurisse. Ils travaillent à des créations collectives, une écriture qui laisse place à l’improvisation pour une forme indomptable refusant toute tranquillité. Une pratique nommée « l’écriture de plateau »
nourrie de liberté et d’insolence à haute dose tissant de façon percutante sujets d’actualité ou névroses contemporaines avec les possibles d’un théâtre d’aujourd’hui. Du fait de cette pratique particulière et qu’il s’agit là du dernier-né de la famille Navarre justement – Angers fait partie des premières villes à découvrir ce nouvel opus – il est périlleux d’envisager leurs intentions à l’avance mais on sait d’ores et déjà que nous avons échappé à quelques titres pour ce spectacle comme Maman, joue-nous Médée !, Contes et légendes du péage de Saint-Arnoult ou encore Pleure, tu pisseras moins. On peut s’en prédire que ce théâtre sera à nouveau foncièrement impertinent, tendre et désopilant.