Autrice, dramaturge, metteuse en scène et artiste de spoken word, Louise Emö s’ancre à Prémices avec une trilogie : trois performances d’acteurs pour des personnages qui nous livrent quelque chose de leur lutte quotidienne face à un monde qu’ils trouvent trop rigide. Le Quai CDN a la primeur de l’intégrale comme de la création du troisième volet !
Le projet de la compagnie de Louise Emö est contenu dans son nom :
La Parole Au Centre (La PAC). Elle œuvre au développement d’une pâte langagière, scénique et dramaturgique. La PAC œuvre à la construction d’une arborescence entre ses différentes créations, à une recherche commune au sein de ses spectacles, dans leur moteur et leur forme. Des expériences centrées sur l’art du spoken word, entre improvisations semi-écrites et direction d’acteurs au millimètre, le geste et la parole cherchent leur plasticité.
Trois soli par trois interprètes pour trois héros du quotidien. L’aveu d’un échec devient jeu, pour ces individus aux rêves empêchés, pour qui les mots sont trop grands désormais ou trop petits depuis. Parole de l’enfance au centre avec Simon et la méduse et le continent ; d’une femme, d’une mère, avec Jeanne et le orange et le désordre que Louise Emö interprète elle-même et d’un criminel prisonnier avec Julien et la caféine et le grandiose – volet 3 créé au Quai CDN. La parole est au centre, abrupte, en tension avec la technicité de l’élocution et l’interprétation toujours bouillonnante. La langue, avec sa puissance de sublimation, sa crudité poétique, sa promesse de transformation, lutte pour ne pas abdiquer la promesse d’un contre-monde, où la liberté est légère à porter.
Louise Emö et la PAC inaugurent également pour Prémices, une réunion inédite Le Great Bitching Symposium. « À l’heure de la libération de la parole des artistes féminines et de la vigilance des producteurs masculins, dans quelle mesure une histoire d’amour est-elle possible entre programmateur et artiste ? ». Voilà une des questions posées par ce colloque cathartique sur les arts de la scène. Tous les professionnels du spectacle vivant sont invités à prendre leur stylo et la parole, à partir de consignes d’écriture formulées par Louise Emö.