Un Dom Juan cabotin, séducteur cynique d’aujourd’hui, défiant vigoureusement croyances et dogmes dans une version resserrée et résolument contemporaine. Le théâtre ludique et populaire de Laurent Brethome se saisit du chef-d’œuvre de Molière pour une réinterprétation moderne et métaphysique.
Le metteur en scène vendéen, Laurent Brethome, précédemment accueilli au Quai pour Les fourberies de Scapin en 2014, crée et interprète une version brute et actuelle du Dom Juan de Molière dans un souffle de liberté, d’appel à la désobéissance. Une vision contemporaine, libertine et métaphysique d’un insoumis mais aussi fornicateur – ou porc qu’on souhaiterait balancer –, qui brise les tabous et les convenances. Un homme dans une quête prométhéenne de liberté… une âme vouée à sa perte. Ce Dom Juan vit en 2019 dans des espaces urbains et périurbains, au sein d’une société déboussolée à la recherche de nouveaux codes et modes de relations entre les individus, les classes sociales et les sexes. Exit son château pour un deux-pièces où traînent cadavres de bouteilles, revues et quelques images révolutionnaires. Les domestiques ont eux été remplacés par des appareils électroménagers. Quant aux rendez-vous, ils ne se prennent plus en pleine campagne mais en boîte de nuit ou sur Skype. Dans un rythme effréné et avec une esthétique ardente, un quatuor d’acteurs interprète tous les personnages ou plutôt les différentes figures, les différents rapports au monde et à la morale.